Entrepreneuriat

Créer et gérer une entreprise de bâtiment : ce qu’il faut savoir

Le 1 juillet 2021
Une entreprise de bâtiment louant ses services

Une entreprise de bâtiment est celle qui s’occupe de la construction, d’installation, d’extension et de la rénovation d’une maison, d’un appartement, etc. Elle peut réaliser les travaux de peinture, jouer le rôle d’enduiseur de maçonnerie, effectuer une analyse de l’état des lieux avant tout travail. Comment créer une entreprise de bâtiment en France ? La réponse est à découvrir dans la suite de cet article.

Les prérequis avant de se mettre à son compte dans le bâtiment

Procéder à la création de sa propre entreprise dans le secteur du bâtiment ne peut se concrétiser par une simple improvisation. Il est d’une importance capitale de réunir un minimum de prérequis pour démarrer son activité dans de bonnes conditions.

Les équivalences et les qualifications nécessaires

La création d’une entreprise dans le secteur du bâtiment nécessite que cette dernière soit placée sous le contrôle permanent et effectif d’une personne qui possède pleinement une qualité professionnelle requise pour l’exercice du métier. Toutes les qualifications sont fonction du métier exercé. Il s’agit par exemple de l’électricité, de maçonnerie, de plomberie, de couverture, de carrelages et sols et autres.

Lorsque vous ne possédez pas de diplôme, vous avez également la possibilité d’exercer pleinement certains métiers du bâtiment. Et ceci à condition que vous pussiez justifier une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le métier.

Les qualités de gestion requises

Dans le bâtiment, l’entrepreneur doit être capable de chiffrer de manière correcte les devis, tout en prenant en compte le rapport de prix pratiqué par la concurrence. De la même manière, il doit impérativement connaître quelques informations en ce qui concerne le contrôle de gestion pour suivre le budget de chaque chantier. Ceci afin d’éviter au maximum les dérapages qu’il peut y avoir sur la rentabilité, et qui pourront même mettre en danger l’entreprise.

L’expérience préalable dans le corps de métier

Bien avant de créer sa propre entreprise dans le métier du bâtiment, il est d’une importance capitale d’y travailler pendant au moins quelques années afin d’avoir la maîtrise correcte du déroulement des chantiers. Car, lorsque vous ne disposez pas assez d’expérience en la matière, ce sera beaucoup plus compliqué d’effectuer la gestion non seulement de devis et de la relation client, mais aussi du suivi du projet.

Les assurances pour travailler dans le bâtiment

Comme la quasi-totalité des entreprises, une entreprise de bâtiment doit impérativement procéder à la souscription à quelques assurances.

L’assurance décennale obligatoire

Dix ans après la réception des travaux, une entreprise est responsable de tous les dommages qui pourront compromettre la stabilité de l’ouvrage, et empêcher l’utilisation normale de ce dernier. Ou encore, affectez la solidité des équipements qui devront être utilisés pour effectuer un gros œuvre.

Ainsi donc, pour pallier à toutes ces éventualités, les entrepreneurs du bâtiment possèdent une obligation spéciale : celle de souscrire à une assurance décennale. Ce qui pourra bien évidemment permettre de couvrir au maximum tous ses différents risques bien avant le démarrage du premier chantier. Pour ce faire, vous devez déclarer toutes les activités connexes à votre assureur au moment de la souscription de votre assurance décennale.

L’assurance responsabilité civile professionnelle

En dehors de l’assurance décennale obligatoire, un entrepreneur a aussi l’obligation de souscrire à une assurance qui lui permettra de couvrir les risques de dommages qui seront causés au tiers ou au client, que ce soit avant et après la réception des travaux. Cette assurance est désignée par une assurance de responsabilité civile.

Les autres assurances professionnelles

Lorsqu’une entreprise possède de gros outillages ou un stock considérablement important, il est recommandé à cette dernière de souscrire à une assurance pour couvrir ces équipements en cas de sinistre. De plus, si une entreprise a fait usage des véhicules, de locaux ou encore d’engins lors de ses activités, la souscription à une assurance est d’une nécessité absolue.

Effectuer le prévisionnel d’une entreprise de bâtiment

La réalisation d’un prévisionnel est d’une importance capitale dans la création d’une entreprise de bâtiment.

Le chiffre d’affaires prévisionnel

Au préalable, il convient de préciser qu’il est assez difficile d’évaluer le chiffre prévisionnel dans le secteur d’activité du bâtiment. Car le délai d’acquisition des premiers chantiers est bien évidemment compliqué à prévoir. Pour y arriver, il est recommandé de mettre toutes les chances de son côté en effectuant une bonne étude du marché et un début de prospection. De la même manière lorsque vous ne disposez d’aucune certitude, il est conseillé de reculer de manière volontaire le début d’activité pour des raisons de prudence.

Il est beaucoup plus simple à budgétiser le chiffre d’affaires qui est issu de la sous-traitance au démarrage. Car les grandes lignes du contrat (plus précisément le prix) sont connues bien avant la création de l’entreprise.

De la même manière, il ne faut pas négliger les modalités de paiement des chantiers, car celles-ci sont importantes pour le plan de la trésorerie. À ce niveau, il faut utiliser de façon correcte les acomptes qui sont faits au démarrage et en cours de chantier, sans oublier également le versement du solde.

Les investissements

Comme toute création d’entreprises, créer une entreprise de bâtiment nécessite obligatoirement quelques investissements pour le démarrage de son activité. Il peut s’agir par exemple des véhicules outillage ou utilitaires. De même, lorsqu’il y a certains investissements qui concernent la location, vous devez impérativement les figurer dans toutes vos dépenses prévisionnelles (pas dans les immobilisations). Pour couronner le tout en ce qui concerne les investissements, vous devez impérativement budgétiser avec certitude ces derniers, puisqu’ils auront un impact sur le plan de financement initial de votre projet.

Les charges prévisionnelles

Pendant la réalisation du prévisionnel d’une entreprise de bâtiment, il est d’une importante capitale de doubler votre vigilance. Plus précisément au niveau des prévisions liées au poste de dépenses. Il s’agit par exemple :

  • des locations de matériel (quand ceux-ci ne sont pas achetés directement)
  • des dépenses énergétiques (l’électricité, le carburant, l’eau, etc.)
  • des assurances (RC, véhicule, décennal, etc.).

Il en va de même pour les petits outillages comme les marteaux, les seaux, les brouettes, les perceuses, les pelles, etc. Sans oublier les dépenses de formation du personnel et du dirigeant, il faut prendre en compte également les dépenses de communication, car ces dernières sont indispensables pour faire connaître et attirer au maximum des prospects à l’entrepreneur.

Le statut juridique pour une entreprise de bâtiment

Au préalable, il faut noter qu’un entrepreneur a la possibilité de faire le choix entre une micro-entreprise et une société.

Le statut juridique pour une micro-entreprise

Les petites entreprises de bâtiment ont la possibilité de démarrer leur activité au régime micro-entreprise lorsque les recettes de ces dernières ne dépassent pas un certain seuil fixé par la loi. Avec ce système, elles vont pouvoir démarrer impeccablement leurs activités sans pour autant avoir de complications administratives. Il en va de même pour les facturations des clients sans TVA à condition d’être en franchise (c’est-à-dire vis-à-vis des particuliers).

Les entrepreneurs qui font le choix de ce régime doivent avant tout procéder à l’ouverture d’un compte bancaire qui sera dédiée de façon exclusive à l’encaissement des recettes issues de leurs activités. Ensuite, souscrire à une assurance professionnelle et enfin s’enregistrer au répertoire des métiers.

Il faut préciser que ce statut possède quelques limites qu’il ne faut surtout pas négliger. Par exemple avec ce statut vous ne pouvez pas vous associer à plusieurs entrepreneurs. De la même manière, vous devez disposer d’un chiffre d’affaires qui ne doit pas excéder la limite prévue par ce statut.

Pour couronner le tout en ce qui concerne ce régime, il faut préciser que c’est une très bonne option pour tester un projet de bâtiment.

Les statuts juridiques possibles pour l’entreprise

En dehors du régime micro-entreprise, il existe plusieurs solutions qui s’offrent à vous en ce qui concerne le choix du statut de votre entreprise de bâtiment. Il s’agit de :

  • La SAS, la SARL, la SA, et la SNC (pour ceux qui désirent avoir plusieurs entrepreneurs) ;
  • L’entreprise individuelle ou la SASU, EIRL, EURL pour un associé unique.

La gestion des paies dans le bâtiment

Dès lors qu’une entreprise de bâtiment engage au moins un salarié, cette dernière doit impérativement s’affilier à une caisse de congés intempéries BTP. Il convient de préciser que cette caisse est chargée d’appeler des cotisations au titre du chômage intempéries et des congés payer, sans oublier également des cotisations obligatoires pour d’autres organismes.

La gestion des congés payés dans le bâtiment

La gestion des congés payés dans le secteur du bâtiment est bien spécifique. En principe, l’entreprise fait une cotisation auprès de la caisse pour les congés payés de ses salariés. Ensuite, lorsque les salariés prendront leurs congés, la caisse sera obligée de les payer.

Lorsqu’un salarié quitte une entreprise de bâtiment, il n’a pas le droit de demander une indemnité compensatrice de congés payés. Dans ce cas, l’entreprise lui remettra un certificat qui comporte tous ses droits. Ce qui va lui permettre de faire valoir ses droits auprès de la caisse pour recevoir sa paye.

Le régime du chômage intempéries

Au préalable, il faut préciser que le Code du travail oblige toutes les entreprises de bâtiment à cesser les activités, lorsque ces derniers sont confrontés à des intempéries sur leurs chantiers. Cependant, ils doivent garantir l’indemnisation des salariés temporairement privés d’emploi.